Le grand orgue de Saint-Sébastien



C’est à Paris, plus précisément sur le chantier de construction de l’orgue monumental de Saint-Sulpice, que se rencontrèrent l’allemand Johann Karl Hærpfer et le lorrain Nicolas-Etienne Dalstein, jeunes ouvriers  des ateliers du facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll.
La rencontre de ces deux hommes donna naissance à une des plus importantes manufactures d’orgues du XIXème siècle. Ils s’établirent en 1863 à Boulay, construisant environ un orgue par an jusqu’en 1870, mais ce rendement fut multiplié par quatre dès la décennie suivante. Sur le plan technique, leurs instruments sont très marqués par l’esthétique germanique.
A Saint-Sébastien, on souhaitait à l'évidence faire l'acquisition d'un orgue de prestige, qui puisse rivaliser avec les chef-d'œuvres de la Cathédrale (Cavaillé-Coll 1857-1861) et de Saint-Epvre (Merklin 1867). La paroisse porta son choix sur Dalstein & Hærpfer. Le nouvel orgue de 46 jeux sur 3 claviers et pédalier, entièrement mécanique, fut réceptionné et inauguré en août 1881.
Dalstein & Hærpfer proposent à Saint-Sébastien une synthèse impressionnante entre les esthétiques française et allemande, créant un orgue européen avant la lettre, dans une époque si marquée par les nationalismes.
L’école de Walcker se retrouve dans la technologie de construction. En revanche, le grand récit symphonique, placé en couronnement, renvoie à l’esthétique de Cavaillé-Coll.
Un relevage fut effectué en 1936 par la maison Jacquot-Lavergne. L’exceptionnelle qualité de l’instrument et son parfait état de conservation permirent son classement « Monument Historique » en 1978.
Après plus de 120 ans de fonctionnement, une grande restauration s’avérait nécessaire. Elle fut confiée en 2004 aux facteurs d’orgues Laurent Plet & Jean-Baptiste Gaupillat. L’inauguration de l’orgue restauré eut lieu en 2009.

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Jean Bizot a fait ses études au conservatoire de Nancy dans la classe Pierre Cortellezzi puis à Paris auprès de Gaston Litaize et de Marie-Claire Alain. Il est d’abord titulaire du grand orgue de la basilique Saint-Epvre puis du grand orgue de Saint-Sébastien de Nancy. Il a enregistré plusieurs CD chez divers éditeurs et  a donné des concerts en France et en Europe.



Madeleine Herveux est une des grandes figues de l’orgue à Nancy. Elle a commencé la musique à 12 ans à l’Institut des jeunes aveugles de Nancy. Elle a eu comme professeur Charles Magin, organiste du Sacré-Cœur et Louis Thirion au Conservatoire. Organiste titulaire de Saint-Sébastien de 1944 à 1970, elle est organiste actuellement suppléante à Saint-Fiacre.